Capt John Graham "Jack" Wilkin, MC
Le capitaine John Graham « Jack » Wilkin, MC, était l’un des premiers officiers du Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens (GEMRC) et incarnait les idéaux du Corps : excellence technique, leadership courageux et fiabilité opérationnelle. Ses contributions en temps de guerre, dans plusieurs théâtres d’opérations, ont profondément marqué les premières années de développement du GEMRC.
Né à Paris (Ontario) le 25 mars 1919, Wilkin obtint un diplôme en génie mécanique de l’Université de Toronto en 1941, alors que l’effort de guerre s’intensifiait. Animé d’un profond sens du devoir, il s’engagea par le biais du Corps d’entraînement des officiers canadiens et fut initialement affecté à l’entraînement comme commandant de char au Camp Borden.
C’est là que deux anciens professeurs d’université, devenus officiers supérieurs, le recrutèrent pour contribuer à la mise en place d’un atelier de division blindée — une étape précoce dans la création du GEMRC.
Service au GEMRC et campagne d’Italie
Wilkin servit pendant près de cinq ans avec le CRCMM (G) puis le GEMRC, dont dix mois au Canada, vingt-quatre en Angleterre, et vingt-cinq en opérations en Italie, en Belgique et aux Pays-Bas. Son bagage en génie, sa capacité de leadership et son sang-froid en firent un acteur essentiel du soutien blindé canadien.
En 1944, il était officier commandant du 53e détachement de dépannage, rattaché au 2e Régiment blindé canadien (Lord Strathcona’s Horse). À ce poste, il dirigea des ateliers mobiles responsables des réparations de chars, d’artillerie et de véhicules de soutien en conditions de combat.
Le 20 décembre 1944, lors de la bataille du franchissement de la rivière Fosso Munio en Italie, sous des tirs ennemis nourris, Wilkin s’avança à pied pour inspecter un passage endommagé. Après avoir fait corriger l’ouvrage, il risqua sa vie pour dégager un char enlisé, obstruant la traversée. Avec ses hommes, et sous le feu, il fixa les câbles de remorquage, permettant le passage des renforts blindés.
Pour son héroïsme remarquable, le capitaine Wilkin reçut la Croix militaire, remise en personne par le roi George VI au palais de Buckingham en novembre 1945. Il fut aussi cité à l’ordre du jour en janvier 1946 dans la London Gazette.
Son sang-froid et son professionnalisme illustrent parfaitement le rôle vital, mais discret, des détachements du GEMRC dans le succès opérationnel.
Influence après-guerre et engagement continu
Après sa libération du service actif en janvier 1946, Wilkin demeura dans la réserve tout en intégrant la vie civile. Sa carrière professionnelle se poursuivit chez Ontario Hydro, mais il resta profondément engagé au sein de la communauté du GEMRC.
Pendant 18 ans, il occupa divers postes au sein de l’Association des ingénieurs électriciens et mécaniciens, notamment comme vice-président, président de la section de Toronto et agent national de recrutement. Sous sa direction, l’effectif national passa de 225 à 365 membres.
Fier de son affiliation au Corps, il continua à participer aux événements, à conseiller les jeunes membres et à préserver l’héritage du GEMRC.
Un héritage de service
Jack Wilkin est décédé avec la certitude tranquille d’une vie consacrée au service — sur le champ de bataille, en industrie et dans sa communauté. Bien qu’il fût modeste dans ses propos, son parcours incarne les qualités qui définissent la tradition du GEMRC : courage, ingéniosité, résilience et leadership.
Il écrivit un jour : « La phase militaire de ma vie fut stimulante. Elle m’a forcé à accepter des responsabilités et à mûrir rapidement. Elle a eu une forte influence sur la formation de mon caractère. »
La vie du capitaine Wilkin est un témoignage durable de la devise du GEMRC : Arte et Marte – Par l’habileté et le combat.